Dre Carla Garcia

Docteure Médecin psychiatre psychothérapeute FMH

Approche: systémique et narrative.

Langues parlées: espagnol, français, anglais.

Je suis née en Espagne, plus précisément à Tenerife,  cinq ans après la fin de la dictature espagnole. Aînée e ma fratrie, je suis issue de parents qui mettent en question les normes imposées par la précédente dictature et qui défendent leurs valeurs et leur liberté de choix. Ils me transmettent l’importance de vivre en accord avec ce qui est précieux pour moi et de ne pas avoir peur de défendre mes idées, même si elles sont rendues marginales par le discours dominant. Je grandis avec une famille paternelle défenseuse de la liberté d’expression.  Ma grand-mère a signé la Constitution  espagnole de 1978 dans la transition de la dictature  vers une démocratie, et   mon grand-père brillait dans sa profession et était très investi dans des actions sociales qui, malgré les discours dominants des années 80 sur le rôle d’un homme et d’une femme dans un couple et une famille, décide de soutenir la carrière politique de sa femme et d’être plus connu comme « mari de » que par ses propres mérites. Comme on peut bien l’imaginer, depuis petite je suis   imprégnée des discours politiques et des discours sur le pouvoir, très présents lors des repas de famille chaque samedi. 

La littérature est rentrée dans ma vie  très tôt, grâce à un père passionné par toutes les formes d’expression écrite de l’âme, écrivant lui-même des poèmes, et m’ouvrant ainsi à la création  littéraire depuis petite, à travers entre autres, les poésies  improvisées lors  des repas. Cette créativité s’installe définitivement dans ma vie et m’amène à exprimer mon âme jusqu’à aujourd’hui à travers la poésie et la peinture. 

Je décide d’être médecin pour devenir psychiatre car la manière  dont notre vie est  modelée par nos pensées m’a toujours fascinée. J’étudie alors la médecine entre Tenerife, Bruxelles et Madrid. 

Avant de devenir psychiatre, je pars travailler comme médecin généraliste sur une petite île de pêcheurs où je suis le seul médecin.  Là-bas, j’apprends l’importance de la relation humaine et je découvre à travers ses habitants à quel point nos récits sont fortement modelés par la  culture et le contexte dans lesquels nous vivons.

Grâce à ma première année comme médecin assistant en psychiatrie à Neuchâtel, je découvre l’approche systémique. Cette approche me captive rapidement à travers son regard social et holistique sur l’être humain. L’être humain est considéré comme faisant partie intégrante d’un système plus large de nature multiple (familial, sociétal, de valeurs et croyances…). Ce fort intérêt pour la systémique  m’a poussée à me former   comme psychothérapeute systémicienne à travers une formation de quatre ans à Genève. Pendant cette formation postgrade, je découvre l’approche narrative,née en Australie et Nouvelle Zélande dans les années 80 et issue de la collaboration de Michael White et David Epston. Les concepts de base de cette approche me captivent au point d’aller me former une semaine à Londres en 2013 et de faire la formation postgrade d’une année à Genève en 2016 pour devenir praticienne narrative.

Parallèlement, je poursuis ma formation de psychiatrie dans différents hôpitaux et centres ambulatoires de  différents cantons (Fribourg, Genève et Vaud). Toujours intéressée para psychiatrie sociale et la discrimination sous toutes ses formes, j’obtiens en 2018 ma thèse doctorale à l’Université de Lausanne autour d’un questionnaire qui mesure la discrimination de la population générale envers la psychiatrie. Je travaille ensuite en tant que médecin cheffe de clinique dans le service de psychiatrie communautaire du CHUV depuis 2012, jusqu’à l’ouverture de ce cabinet,  ayant toujours comme objectif la déstigmatisation de la maladie psychique et la réinsertion sociale de la personne. 

 

L’approche narrative m’a permis de réunir la créativité et la liberté d’expression. La créativité est présente sous toute ses formes à travers les différents outils utilisés pour explorer le problème et  chercher des histoires alternatives.  La liberté d’expression se manifeste en allant chercher avec le client des narrations  identitaires qui ont été marginalisées et oubliées  par le discours dominant qui répond au pouvoir normative de la société et de la culture dans lesquels nous vivons.